Par Fondation Grameen Crédit Agricole Le 24 avril 2020

Success Story : « Autour du lait, une dynamique territoriale s'instaure au Nord du Sénégal »

Entretien avec Bagoré Bathily, fondateur et PDG de la Laiterie du Berger


Acteur engagé pour la professionnalisation de la filière lait, à partir de son usine laitière située dans la région de Saint-Louis au Nord du Sénégal, la Laiterie du Berger repose sur une organisation d’approvisionnement local qui fait figure de modèle en Afrique sahélienne. Entreprise à impact social dont la Fondation est actionnaire, elle continue de s'épanouir grâce à la création de sa filiale Kossam SDE, société de développement de l'élevage. Coup de projecteur sur l'interview de Bagoré Bathily, Fondateur et PDG de la Laiterie du Berger.

– Vous avez créé Kossam SDE, une filiale de la Laiterie du Berger, de quoi s’agit-il ?
Bagoré Bathily, PDG de la Laiterie du Berger : Le projet Kossam SDE a démarré en 2017 par une mission Banquiers solidaires, programme de volontariat de compétences du Crédit Agricole, menée par Jonathan Michaud, un ingénieur agronome de Crédit Agricole Franche-Comté, qui dirige aujourd'hui Kossam.

L'objectif de Kossam est de structurer la filière lait au Nord du Sénégal. Son fonctionnement s’articule autour de quinze mini-fermes qui éprouvent et fiabilisent le modèle.

– Que sont exactement ces mini-fermes ? Quel est leur impact sur la région ?
Ce sont des pôles de spécialisation laitière. Concrètement, les éleveurs y placent en stabulation les meilleures vaches productrices de lait de leurs troupeaux à chaque instant de l’année. Kossam leur fournit les meilleures conditions de production en termes d'alimentation, d'abreuvement, de suivi de reproduction, de conseil.

Ces actions donnent cohérence à la filière, valorisent le secteur et freinent les transhumances. La filière s'organise et devient plus attractive. Les jeunes s'impliquent, se forment à de nouveaux métiers, accèdent à des responsabilités. Cela a aussi des retombées pour les familles. Grâce aux revenus tirés de l'élevage laitier, elles se sédentarisent, améliorent leurs conditions de vie, scolarisent les enfants. Autour de Kossam, toute une dynamique territoriale s'instaure.

– Avec Kossam, la Laiterie du Berger étend son périmètre de compétences. Quels bilans et perspectives tirez-vous de la filière lait sénégalaise ?
Aujourd’hui, notre niveau de production de lait local a atteint des niveaux industriels. Avec des perspectives de revenus plus élevés, la filière est maintenant structurée et notre modèle d’entrepreneuriat social continue de faire ses preuves. Nous avons trouvé des débouchés pour nos produits dans la région de Dakar. À sa création il y a dix ans, la Laiterie du Berger réalisait un chiffre d’affaires de 30 000 euros. À présent, il est de 10 millions d'euros. Nous prévoyons de toucher 2 000 familles d’ici 2022 et de déployer 100 mini-fermes à l’échelle du territoire. Chaque avancée est un nouveau défi !

– La Laiterie du Berger est accompagnée par la Fondation Grameen Crédit Agricole, par Crédit Agricole Franche-Comté et par Amundi. Quelle importance représentent vos partenaires ?
La Laiterie du Berger et Kossam sont des entreprises fondées sur le modèle de l'entrepreneuriat à impact social, l'une pour la fabrication et la distribution de produits laitiers, l'autre pour l'élevage et la production de lait. Notre modèle va de paire avec une culture d'alliance et de coopération. Toutes nos parties prenantes s'impliquent en bonne intelligence : collectivités locales, agriculteurs, partenaires financiers. Nous travaillons tous avec le même objectif : permettre aux éleveurs Peuls de la zone sahélienne, qui représentent plus de la moitié de la population, de vivre de ce qu'ils font. C'est fondamental pour la stabilité de la région.

Quelles sont les prochaines étapes pour la Laiterie et Kossam ?
Kossam a reçu une subvention de 5 millions de dollars de la Fondation Mastercard. Elle contribuera à accélérer l’activité de la Laiterie et de Kossam et à générer plus de 5 000 emplois dans la filière lait au Sénégal. Cette subvention permettra également d'augmenter la collecte du lait à 4000 tonnes et de valoriser la restructuration du système de collecte.

 

Banquiers Solidaires

Découvrez aussi le témoignage en vidéo d'Haoly Basse, Banquière solidaire de Crédit Agricole CIB, partie accompagner Kossam dans le déploiement d’une application digitale.

 

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